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Que signifierait le Brexit pour la recherche scientifique au Royaume-Uni et dans l’UE ?

Alors que l’indécision règle au Royaume-Uni et qu’on ne sait toujours pas si le pays quittera ou restera dans l’UE, la communauté scientifique s’inquiète. Des opinions contradictoires et des statistiques contradictoires circulent dans les journaux.

Les principaux politiciens britanniques expriment leur point de vue : Boris Johnson, l’ancien maire de Londres, décrit le référendum comme semblable à une évasion de prison, tandis que David Cameron a lui été réduit au silence depuis le vote du référendum et après deux ans de négociations indécises.

Mais ce qui est particulièrement intéressant dans le domaine des recherches, c’est l’impact que le Brexit pourrait avoir sur la recherche scientifique, tant du point de vue du Royaume-Uni que de l’UE. Stephen Hawking avait révélé son opinion influente en mars 2017, citant que le Brexit serait un « désastre » pour la recherche scientifique. 150 boursiers de la Royal Society, la société scientifique du Royaume-Uni, ont également exprimé leur crainte que le départ de la Grande-Bretagne n’entrave la recherche scientifique « de pointe » actuelle. Mais de quelles façons et dans quelle mesure ?

Le financement de l’UE est un argument critique dans ce débat et a été utilisé comme un moyen d’encourager les électeurs britanniques à rester, affirmant que les contributions à la recherche ont « bénéficié au Royaume-Uni dans son ensemble ». Il a également été rapporté que, dans le dernier cycle de financement scientifique, Horizon 2020, le Royaume-Uni a reçu 15,4 % des fonds, juste derrière l’Allemagne. Mais que signifient réellement ces faits et ces chiffres ? Et combien ces pays reçoivent-ils par rapport à leurs contributions ?

Lors du dernier cycle de financement de la recherche, le 7e PC, le Royaume-Uni a en effet reçu, en chiffres absolus, le deuxième montant le plus élevé, en comparaison avec les autres membres de l’UE. Toutefois, ce qui n’est généralement pas mentionné, c’est le montant total des fonds acquis, lorsque l’on tient également compte des fonds structurels de l’UE, qui sont consacrés aux régions de l’UE les moins développées économiquement. Lorsque les fonds structurels sont également totalisés, la Pologne et l’Italie dépassent le Royaume-Uni, suivis de très près par l’Espagne et l’Allemagne, qui reste en tête avec plus de 3 milliards d’euros.

En ce qui concerne le rapport intrants/extrants, le Royaume-Uni reçoit plus d’argent de l’UE qu’il n’en contribue à la recherche scientifique. Entre 2007 et 2013, le Royaume-Uni a contribué à hauteur de 5,4 milliards d’euros et a reçu 8,8 milliards d’euros en contrepartie. Toutefois, si l’on additionne l’ensemble des contributions de l’UE, et pas seulement celles liées à la recherche, le Royaume-Uni a enregistré une contribution de 77,7 milliards d’euros, dont elle a récupéré 47,5 milliards d’euros.

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